Le groupe dit de « l'affiche rouge » se nommait en fait le groupe Manouchian, du nom de son chef, Missak Manouchian. Vingt-deux hommes et une femme, essentiellement étrangers, sont sous ses ordres. La seule femme du groupe Manouchian est Olga Bancic. Elle est mariée et son mari fait aussi parti de la Résistance. Ils appartiennent tous au groupe des Francs-tireurs de la main-d'oeuvre immigrée de la région parisienne. L'essentiel de leur activité a lieu durant l'été et l'automne 1943 à Paris. Ils accomplissent près de trente opérations dans Paris dont l'exécution du général Julius Ritter, adjoint pour la France de Fritz Sauckel, responsable du Service du Travail Obligatoire dans l'Europe occupée.
Durant l'automne 1943 le réseau est démantelé et arrêté. Le groupe Manouchian fait alors l'objet d'une propagande importante des allemands qui se servirent des nationalités étrangères des condamnés pour tenter de les présenter comme des terroristes et monter l 'opinion publique contre eux.
A la mi février 1944 s'ouvre le procès du groupe Manouchian. Toute la presse collaborationniste fut invitée et les services de Goebbels le filmèrent. Le but avoué de ces 3 jours de procès à grand spectacle était de monter l'opinion française contre les "terroristes étrangers". En réalité, une seule audience eut lieu, le vendredi 19 février,où le tribunal militaire les condamnera à mort. Ils furent fusillés le 21 février au fort du Mont-Valérien. L'unique femme, Olga Bancic sera décapitée à la prison de Stuttgart le 10 mai 1944.
La « célébrité » du groupe tient par la suite à la parution de « l'affiche rouge » qui est composée des visages de dix immigrés juifs et communistes du groupe. L'affiche rouge à été placardée partout dans Paris accompagnée d'une légende soulignant :
-l'origine étrangère des accusés
-leur judaïté
-le nombre d'actions menées
Sur l'affiche, les portraits sont dans une flèche qui pointe vers les photos des actes de leur groupe (déraillement attentat etc...).
L'affiche rouge a également était imprimé sous forme de tract avec au verso un texte xénophobe et antisémite. On estime que l'affiche fut placardée à 15 000 exemplaires.
En 1955, Louis Aragon écrivit un magnifique poème intitulé Strophes pour se souvenir, librement inspiré de la dernière lettre que Missak Manouchian adressa à son épouse Mélinée. Ce poème sera mis en musique par Léo Ferré sous le titre L'Affiche rouge, en 1959.
Ecouter la chanson et voir le clip :
Retour film : L'affiche rouge