lundi 14 février 2011

Lien documentaire : La politique des otages et les exécutions sommaires

De Juin 1940 à l'été 1941, la répression passe essentiellement par la justice et les condamnations à mort autour desquelles s'organisent une propagande par affiches. Une exécution sommaire est lorsque qu'une personne est arrêtée et mise à mort sans jugement, parfois même sur place ou amenée dans des endroits reculés.

Il s'agit de désigner des détenus dans les prisons françaises et de les exécuter pour venger les morts allemands, intimider la population et susciter la crainte chez les résistants. Les exécutions sommaires ont souvent été utilisées pour terroriser et non pour punir. Les français détenus pour le compte des Allemands sont considérés comme des otages, susceptibles d'être fusillés. A partir de septembre 1941, le décret Keitel, du nom du maréchal du Reich qui en est le signataire, prévoit l'exécution de 50 à 100 communistes pour la mort d'un soldat allemand. Ces exécutions, qui provoquent une émotion importante en France et chez les Alliés, creusent le fossé entre l'occupant et l'opinion française.

En 1941, 95 Communistes et Juifs sont exécutés. Les Juifs ont été sélectionné dans le camp de Drancy et les Communistes dans les camps de Compiègne et de Chateaubriand. Ces exécutions arbitraires se multiplient dans les derniers mois de l'occupation, avec l'approche de la Libération, la montée en puissance de la Résistance et la fébrilité des troupes nazies. 


Avis d'exécution et de déportation dans le journal Le Matin en 1941, 
suite à des actes de résistance

Les principales exécution d'otages ont eu lieu le 22 Octobre 1941 à Chateaubriand, à Nantes et à Paris (48 personnes), le 24 Octobre à Souges près de Bordeaux (50 personnes) et le 15 Décembre (95 otages dont 70 au Mont-Valérien près de Paris et 25 en province).

Jusqu'à l'automne 1942, la répression se durcit avec la généralisation et l'intensification de la Résistance. De Décembre 1942 à Septembre 1943, les déportations sont privilégiées pour rendre la répression plus « discrète » et éviter ainsi de juger les résistants en France. La déportation devient un phénomène de masse jusqu'à la Libération.
Retour : La bataille du rail

Lien documentaire : Oradour sur Glane


 
Le 10 juin 1944 la division Das Reich remonte du sud vers le front de Normandie où a eu lieu le débarquement allié le 6 juin. Elle se trouve alors dans le Limousin.
Vers 14h00 la division arrive à Oradour-sur-Glane à une vingtaine de kilomètres de Limoges.. Une voiture blindée suivie de dix camions, des Haltraks, sillonnent les champs et ramènent les paysans qui travaillent. Les automitrailleuses passent dans toutes les rues. Un officier appelle le maire du village, il veut que tous les habitants soient réunis sur la place. Les habitants pensent qu'il s'agit d'un simple contrôle d'identité mais ils sont surpris par le fait que l'on sépare les hommes et les femmes. Ces mêmes hommes furent encore divisés en six groupes et les allemands les conduisirent dans différentes granges. Là ils furent abattus et les les granges incendiées.

Les femmes et les enfants sont conduits dans l'église que les allemands incendient. Les Allemands entrouvrent la porte et tirent des rafales de mitraillettes dans l'église. Une seule femme réussit à s'enfuir par un vitrail de l'église en montant sur un escabeau elle saute ; une autre femme qui l'a suivi lui jette son enfant. Alerté par les cris de l'enfant les SS arrivent et fusillent la mère. L'autre femme s'enfuit et reste cachée pendant des heures dans un jardin.

Le nombre des victimes d'Oradour sur Glane s'élève à 642 villageois morts dans des conditions atroces. Parmi la population il y avait seulement une dizaine de maquisards qui organisaient des actions ponctuelles de résistance contre les SS.

Oradour est aujourd'hui un lieu de mémoire : l'ancien village, conservé à l'état de ruine, témoigne des souffrances infligées aux hommes, femmes et enfants de cette petite bourgade. Un nouveau village a été reconstruit quelques centaines de mètres plus loin. On y trouve un centre de la mémoire, musée et mémorial qui témoignent des atrocités subies par les habitants.

Retour : Le vieux fusil

Lien vidéo : Le vieux fusil / découverte du massacre au village

Avertissement : certaines scènes de cet extrait vidéo sont difficilement soutenables.


Article en lien : Massacre d'Oradour sur Glane
Retour :  Le vieux fusil

Lien documentaire : les groupes répressifs du régime de Vichy

Tous ces groupes ont participé à la collaboration avec le régime nazi

La police nationale créée en 1941 sous les ordres de René Bousquet, homme partisan d'une collaboration forte, ce qui arrange l'Allemagne hitlérienne qui avait besoin d'hommes sur le front de l'est. La police nationale organise depuis ce jour, une chasse aux communistes et aux juifs français mais aussi étrangers.

Les GMR: (aujourd'hui CRS) GMR signifie  "groupe mobile de réserve". Ces groupes sont créés en juillet 1941 sous le régime de Vichy. A partir de 1943, ils commencent les opérations de répression de la Résistance puis ils participent aux offensives lancées par le régime de Vichy contre la formation des maquis.


Défilé des GMR "Aquitaine" à Vichy en 1943

Les gestapistes: sont des agents français qui ont travaillé pour la Gestapo allemande. Ils ont été généralement recruté sur place comme à Toulouse, sur 51 agents de la Gestapo, seulement 23 sont Allemands.

La gendarmerie sous le régime de Vichy, elle est placée dans la politique collaborationniste : arrestation des juifs, opérations de police, lutte contre les résistants. Beaucoup de gendarmes obéirent mais il y en a quand même une partie qui s'engagèrent dans la Résistance.

La Milice française fut une organisation paramilitaire créée le 30 janvier 1943 par le gouvernement de Vichy pour lutter contre la résistance. La Milice collabore avec les autorités nazies pour traquer les résistants. Elle a une réputation terrible, elle sème la peur, fait pression sur la population. Constitué d'environ 35000 hommes, la Milice pourchasse les hommes qui prennent le maquis.
Elle est dissoute le 9 aout 1944.



 Un milicien

 Le siège de la Milice à Vichy 
Retour : Lacombe Lucien

Lien documentaire : La torture

La torture est une forme de violence très particulière. Elle nous est connue via les récits des victimes et des bourreaux. Dans un premier temps la torture n'est pas pratiqué systématiquement sauf par les polices politiques (Sipo-sd,brigade spéciale,milice,OVRA).

A côté de la torture physique il existe une torture psychologique: écouter les bruits de douleur de son camarade ou alors la crainte d'être à nouveau torturé par les tortionnaires. Pour les victimes de la torture, leur seule liberté est de s'empoisonner afin de ne plus souffrir grâce au cyanure. La torture devient fréquente à partir de 1942 et est généralisée à partir de 1943. A partir de 1944, les corps des suppliciés ne sont plus cachés.


Je trahirai demain, pas aujourd'hui
Aujourd'hui, arrachez-moi les ongles
Je ne trahirai pas !
Vous ne savez pas le bout de mon courage.
Moi, je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures avec des clous.
Je trahirai demain. Pas aujourd'hui,
Demain.
Il me faut la nuit pour me résoudre.
Il ne me faut pas moins d'une nuit
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.
Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
pour mourir.
Je trahirai demain. pas aujourd'hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n'est pas pour le bourreau,
La lime n'est pas pour le barreau,
Le lime est pour mon poignet.
Aujourd'hui, je n'ai rien à dire.
Je trahirai demain

Marianne Cohn


Marianne Cohn est une allemande juive qui part en France avec ses parents durant la seconde guerre mondiale. Marianne Cohn s'occupa d'enfants juifs menacés par la déportation. Arrêtée, elle écrivit pendant sa détention en 1943 Je trahirai demain. Même en subissant la torture Marianne Cohn n'a rien voulut dire pour protéger les enfants. Elle fut exécutée dans la nuit du 7 au 8 juillet 1944.
Retour : Lacombe Lucien

Lien documentaire : l'Affiche rouge


 Le groupe dit de « l'affiche rouge » se nommait en fait le groupe Manouchian, du nom de son chef, Missak Manouchian. Vingt-deux hommes et une femme, essentiellement étrangers, sont sous ses ordres. La seule femme du groupe Manouchian est Olga Bancic. Elle est mariée et son mari fait aussi parti de la Résistance. Ils appartiennent tous au groupe des Francs-tireurs de la main-d'oeuvre immigrée de la région parisienne. L'essentiel de leur activité a lieu durant l'été et l'automne 1943 à Paris. Ils accomplissent près de trente opérations dans Paris dont l'exécution du général Julius Ritter, adjoint pour la France de Fritz Sauckel, responsable du Service du Travail Obligatoire dans l'Europe occupée.

Durant l'automne 1943 le réseau est démantelé et arrêté. Le groupe Manouchian fait alors l'objet d'une propagande importante des allemands qui se servirent des nationalités étrangères des condamnés pour tenter de les présenter comme des terroristes et monter l 'opinion publique contre eux.

A la mi février 1944 s'ouvre le procès du groupe Manouchian. Toute la presse collaborationniste fut invitée et les services de Goebbels le filmèrent. Le but avoué de ces 3 jours de procès à grand spectacle était de monter l'opinion française contre les "terroristes étrangers". En réalité, une seule audience eut lieu, le vendredi 19 février,où le tribunal militaire les condamnera à mort. Ils furent fusillés le 21 février au fort du Mont-Valérien. L'unique femme, Olga Bancic sera décapitée à la prison de Stuttgart le 10 mai 1944.

La « célébrité » du groupe tient par la suite à la parution de « l'affiche rouge » qui est composée des visages de dix immigrés juifs et communistes du groupe. L'affiche rouge à été placardée partout dans Paris accompagnée d'une légende soulignant :
-l'origine étrangère des accusés
-leur judaïté
-le nombre d'actions menées
Sur l'affiche, les portraits sont dans une flèche qui pointe vers les photos des actes de leur groupe (déraillement attentat etc...).
L'affiche rouge a également était imprimé sous forme de tract avec au verso un texte xénophobe et antisémite. On estime que l'affiche fut placardée à 15 000 exemplaires.

En 1955, Louis Aragon écrivit un magnifique poème intitulé Strophes pour se souvenir, librement inspiré de la dernière lettre que Missak Manouchian adressa à son épouse Mélinée. Ce poème sera mis en musique par Léo Ferré sous le titre L'Affiche rouge, en 1959.
Ecouter la chanson et voir le clip :
Retour film : L'affiche rouge

Lien documentaire : Les procès de résistants

Durant les années 1940 à 1944, il y a eu de nombreuses arrestations de résistants, mais il y a eu que quelques rares procès les concernant. L'un des plus importants fut le procès de la maison de la chimie (7 au 14 avril 1942) qui a concerné vingt-sept combattants appartenant aux bataillons de la jeunesse et à l'organisation spéciale. Sur les vingt-sept, vingt-trois furent fusillés au Mont-Valérien.
Autre grand procès, celui du palais-Bourbon. C'est un procès à grand spectacle qui a frappé l'opinion française. Il a eu lieu en mars 1942, il a concerné sept combattants des bataillons de la jeunesse. Ils furent condamnés à mort et fusillés le 9 mars 1942 au Mont-Valérien.

Maison de la chimie : une jeune combattante des bataillons de la jeunesse en train de se faire juger.

 Maison de la chimie : deux jeunes combattants qui vont se faire juger.
Un des deux garde son humour en tirant la langue malgré sa probable future exécution.
Procès du palais-Bourbon : affiche faite par les allemands pour montrer que ces combattants ont été condamnés à mort et faire peur à la population. 
On peut noter la jeunesse des résistants qui ont tous autour de 20 ans.

Lien documentaire : Les réseaux et mouvements de la Résistance

Au sein de la Résistance française, il faut distinguer deux types d'organisations bien distinctes : les réseaux et les mouvements.

Les réseaux occupent une place fondamentale dans l'action de la Résistance. Ce sont des groupes assez réduits, aux objectifs spécifiques : collecte d'informations, mise en place de filières d'évasion, renseignements, etc. Les Anglais sont les premiers à organiser des réseaux en France, comme le SOE (Special Operation Executive). Modeste à l'origine,en raison du manque de moyens et d'argent, les réseaux prennent de plus en plus d'ampleur. A la fin de la guerre, on répertorie 266 réseaux.

Les mouvements, constitués dès la fin de 1940, ont pour mission de sensibiliser les populations en distribuant des tracts, en publiant des journaux, en fournissant des faux papiers. Les principaux mouvements sont Défense de la France, Témoignage chrétien, Libération Nord, libération Sud, Combat, Franc Tireur. Tous ces mouvements se trouveront unis en mai 1943 par Jean Moulin au sein du Conseil National de la Résistance.

Lien vidéo : L'armée des ombres / Le couloir de la mort


Lien documentaire : Les camps d'internement et la prison

Prison
Avant la guerre on comptait environ 18 000 prisonniers de droit commun puis on est passé à 36 000 en 1941 et 50 000 en 1942 car le gouvernement Pétain voulait faire passer la répression par des formes légales. Et plus les années passaient plus le nombre de détenus augmentait. En raison de cette augmentation d'autres endroits on servit de lieux de détention car les prisons était devenues trop petites.

Le camp d'internement et de transit
C'est un lieu d'enfermement où sont rassemblés provisoirement tous les détenus. Dans le camp d'internement il existe une vie collective mais sous la stricte surveillance des gardiens. Malheureusement le camp d'internement conduit souvent à l'exécution ou à la déportation. On y trouve essentiellement des résistants, français bien sûr, mais aussi d'autres nationalités européennes dont notamment de nombreux espagnols qui ont fui le franquisme. L'un des plus connus est le fort de Romainville près de Paris. Les camps de transit sont plus spécifiquement destinés à l'internement juifs et des tziganes avant leur déportation vers l'est : camps de Beaune la Rolande, de Pithiviers, de Drancy.

La survie en camp et en prison
En raison de l'augmentation des prisonniers, la survie en prison et dans ces camps se complique. Il y a des pénuries alimentaires et une hygiène déplorable. Malgré cela il est possible de communiquer assez facilement. Ces lieux permettent aussi la rencontre entre résistants. Ils disposent aussi, en principe, de contacts avec les familles.
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Lien documentaire : La Gestapo

La Gestapo a été créée par Göring (ou Goering) en 1934, puis dirigée par Himmler. Elle fut synonyme de terreur et d'arbitraire en Allemagne, puis dans dans une grande partie de l'Europe. Elle exerça une répression dans tous les territoires occupés. Himmler (à gauche sur la photo) en prend le contrôle en 1936. Son bras droit se nomme Heydrich (à droite).


À Paris, c'est Kurt Lischka qui dirige la Gestapo à partir de l'automne 1940 en s'installant rue des Saussaies (8e arrondissement). Le président du Conseil français, Pierre Laval, se met notamment d'accord avec les nazis pour mener efficacement l'arrestation des Juifs par la police française. Au total 80000 Juifs de France sont déportés.

En France, elle a aussi la charge de parfois contrôler et censurer le courrier: elle appose sur les plis contrôlés un cachet rond où figure la légende «Geheime Staatspolizei» avec au centre l'aigle allemand à croix gammée.
Rue Lauriston, rue des Saussaies, rue Bassano, rue de la Pompe, avenue Foch, hôtel Ritz, Crillon... Autant de lieux prestigieux aux noms évocateurs. Et pourtant. ces chics arrondissements de Paris portent la trace sombre des pires heures de la collaboration.
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vendredi 11 février 2011

Lien documentaire : le Mont Valérien



Le mont Valérien est une colline située à quelques kilomètres de Paris, près de Nanterre. La forteresse du XIXème siècle est un lieu d'exécution utilisé par les troupes d'occupation allemandes. Les condamnés sont fusillés dans la clairière située en contrebas. L'état actuel de la recherche historique permet d'identifier plus d'un millier de fusillés. 
 
Elle est utilisée dans un premier temps pour des exécutions individuelles de Résistants du 1er janvier au 28 novembre 1941. Puis ce lieu devient un lieu d'exécutions collectives, ce qui concerna environ 260 otages. C'est le cas des membres de l'affiche rouge.

Dès 1945, le Mont-Valérien est retenu par le général de Gaulle pour accueillir un monument aux morts de la guerre de 1939-1945. Devenu Président de la République, le général de Gaulle décide la création d'un Mémorial de la France combattante, inauguré le 18 juin 1960.

Au début de 2000, il est décidé d'ériger un monument aux fusillés du Mont-Valérien. Y sont inscrits les noms des fusillés du Mont-Valérien, ainsi qu'une dédicace : "Aux résistants et aux otages fusillés au Mont-Valérien par les troupes nazies 1940-1944 et à tous ceux qui n'ont pas été identifiés". 



Cette photo est probablement celle de l'exécution de groupe Manouchian, le 21 février 1944. Ce cliché fait partie d'une série de photographie clandestines prises par Clémence Ruther sous-officier allemand de la Feldgendarmerie. 
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